Retour sur la côte ouest : vers Farino

8 février 2020

Continuant de longer la côte est, nous nous dirigeons vers Houailou et les mines de nickel. Là nous traversons la chaîne d'est en ouest pour revenir sur Nouméa.

La luxuriance de la côte est nous accompagne encore sur 150 km.

Nous sommes toujours estomaqués par la taille des bambous géants (regardez l'arbre derrière eux)  qui forment de magnifiques bosquets.

A Houailou, nous passons par un lieu emblématique du protestantisme calédonien : le lycée de Do Néva ("le vrai pays" en langue locale). C'est ici qu'en 1903 un pasteur de 25 ans (Maurice Leenhardt) a fondé la première école destinée à l'instruction des canaques et à la formation de pasteurs natifs de l'archipel. C'est ici que Ben a fait sa scolarité, dans ce vieux bâtiment, avant de continuer sa formation de pasteur en France.

Nous y faisons halte, et ramassons plein de mangues

Sur la route, à partir de là, intervient un nouveau changement de paysage et de végétation endémique.

Finie la luxuriance, on retrouve le maquis minier sur des sols saturés en métaux lourds de toutes sortes : fer, nickel, chrome, cyanure donnent à la terre son aspect rouge, cuit, latérisé par des siècles de soleil.

Ce sol a été exploité depuis la fin du 19ème siècle en laissant ces monstreuses cicatrices sur les montagnes, partout dans le paysage.

En réalité le paysage d'origine ressemblait à cela,

.... et le sol d'origine, à ça.

Sur des sols aussi empoisonnés, les plantes se sont adaptées, et avec un tel rayonnement solaire, leur croissance est extrèmement lente. Un arbuste de 1,5m peut très bien être âgé de plusieurs siècles !

Ces araucarias sont les survivants du jurassique (fin des dinosaures il y a 65 M d'années), certaines espèces existaient déjà il y a 100 millions d'années !!

Les fougères aussi(2000 espèces) se sont adaptées, elles vivent sur un sol archisec : elles ont une consistance de plastique dur !!

Après avoir passé sous cet énorme tapis roulant de 17km qui déverse son minerai du sommet des montagnes jusqu'aux bateaux amarés sur la côte est, nous voilà retraversant la chaîne pour retrouver la côte ouest.

Nous sommes saoulés par les centaines de virages qui zigzaguent à travers cols et vallées et qui nous ralentissent en nous donnant le tournis !

Nous faisons un stop devant la grande-case de la tribu de Petit-Couli ....

Et arrivons dans le village de Farino à notre étape, un gîte verdoyant, le gîte des bancouliers (arbres du Pacifique ; Indonésie, Malaisie, Nouvelle-Calédonie).

salon                                                          et bungalow chambre à coucher