Lifou côté Nord
Jeudi 23 Janvier
Après une première journée riche en émotions, nous voici partis ce jeudi pour le nord et de nouvelles expériences et rencontres. Passant devant de belles églises style "mission coloniale" et des carrefours sympathiquement décorés, nous arrivons à la maison de la Vanille.
La maison de la vanille est le centre de traitement et de maturation de toute la production des gousses de vanille produites aux îles Loyauté. Nous y prenons un cours de culture de cette orchidée renommée et appréciée. Les plans de vanille sont présentés dans un joli jardin de démonstration.
Devant cette présentation de vanille, nous pensons à Lysianne qui prend soin des 15 orchidées de Josiane durant notre absence et nous la remercions ....
Un pied de vanille doit pousser durant trois ans au moins le long d'un support asser poreux pour qu'il puisse s'y accrocher. Comme toutes les orchidées tropicales, il lui faut un substrat léger comme ces bourres de coco, mais surtout pas de terre !
Durant ces trois premières années, il ne faut pas laisser plus d'une gousse par inflorescence pour ne pas solliciter le pied (photo de gauche). Toute fécondation doit se faire ... manuellement, le contrôle du nombre de gousse est ainsi aisé.
8 mois après la fécondation on doit récolter la gousse verte avec un bout jaunissant, puis il faut un long processus d'un an de maturation entre la récolte, le séchage et la vente ! Seule une main d'oeuvre experte peut intervenir pour surveiller la température, l'hygrométrie, les moisissures etc. On comprend mieux le prix d'une gousse maintenant.
Tout ceci nous donne l'envie d'en faire l'expérience à Kertzfeld ...
Dans le jardin de la maison de la vanille sont présentés quelques animaux des îles comme cette roussette ou ces boas des Loyauté.
Nous reprenons le route pour aller tout au nord, revoir les falaises de Joking : voici un lieu tabou car derrière les bâtons placés dans la falaise, les anciens plaçaient leur morts.
Ici la limpidité de l'eau laisse sans voix.
Nous nous contenterons de pique niquer en haut de la falaise et Dominique nous fait découvrir la façon de manger un corossol.
Nous rentrons en passant devant la Grande Case de Xepenehe (ché pé mé hé).
Une case de "chef" se reconnait par sa clôture qui détermine un lieu "fermé".
Et une case de "Grand Chef" est reconnaissable car elle est la seule a pourvoir arborer une sculpture faîtière et doit disposer de deux portes.
Pour entrer dans une case, si on doit se baisser pour passer sous le linteau c'est par humilité et par respect pour le lieu et ceux qui y siègent. Une case de Grande Chefferie n'est pas un lieu d'habitation, mais un lieu juridique.
On y tient des palabres sous la présidence du Grand Chef, palabres qui aujourd'hui donnent lieu à PV de palabre et sont retranscrits, lorsque cela est nécessaire, sans autre procédure en acte juridique de droit français. Ils peuvent avoir un caractère notarial (attribuer l'usufruit d'une parcelle, régler une succession) familial (préparer un mariage) ou judiciaire (régler un conflit). Ainsi quand on rentre dans la grande case on présente sa nuque, on est vulnérable (dans le temps, au coup de casse tête), donc confiant dans les décisions à venir.
Une grande case ne se visite qu'après autorisation, autorisation que nous avons obtenue sans problème puisque Suzanne est en quelque sorte la fille du Grand Chef de Xepenehe ... Ceci vous explique pourquoi je peux vous proposer ces belles photos de l'intérieur.
Bétia, la petite fille du Gand Chef, est notre guide. C'est à l'intérieur que l'on réalise la hauteur du mât ! On y retrouve le foyer bétonné (par sécurité) et le sol recouvert de nattes en pandanus tressé main.
Une séance se tient assise par terre, il faut donc un revêtement confortable.
Voilà, le soleil décline, merci à tous pour cette belle journée et cet accueil.